Repos maternel

Modernisation et extension du repos maternel de Gradignan (33)
maître d’ouvrage CCAS de Bordeaux
maître d’œuvre marjan hessamfar & joe vérons architectes associés mandataires, OTCE bet, kaplan paysagiste, oasiis hqe
mission loi MOP + OPC
démarche HQE
montant des travaux 4 048 170 € ht
surface 3 031 m² shon
phase livré en 2019

 

photos : Arthur Péquin | Philippe Caumes

 

Géré par le CCAS de Bordeaux pour le compte du Conseil Général, le repos maternel de Gradignan accueille actuellement des femmes enceintes, des mères isolées majeures avec un ou plusieurs enfants à charge, se trouvant en rupture avec leur milieu familial, en situation de précarité sociale et économique. Il répond à sa mission par des actions orientées vers la prévention autour de la grossesse et l’accompagnement de la petite enfance, la prévention de la maltraitance et de la rupture du lien parental, l’évolution de la relation mère-enfant et la mise en place d’accompagnements adaptés.

Situé au centre bourg de la ville de Gradignan, au sein d’un parc arboré, le Château Lafon, une bâtisse datant de 1920, héberge les résidentes et propose des services d’accompagnement et des espaces de vie collective. Des bâtiments annexes, répartis dans le parc abritent une crèche, des bureaux, et trois logements relais pour les grandes familles. Dans le cadre de sa modernisation et extension, l’ensemble de ces services collectifs ont été maintenus et adaptés aux besoins de l’institution.

Notre projet est fondé sur deux partis pris : Le premier, directement lié au programme est d’ordre fonctionnel et répond aux enjeux induits par la fonction même du foyer maternel de Gradignan, dans le cadre des objectifs de l’institution. Le second quant à lui est d’ordre paysagé et répond davantage au contexte environnemental dans lequel il s’insère. Tous deux reposent sur l’image positive véhiculée par le «château», et sa représentation dans l’imaginaire collectif.

D’un point de vue programmatique, la proposition architecturale vise à tirer pleinement profit de l’image qualitative d’un château dans son parc afin de participer à la reconstruction d’une estime de soi dont peuvent manquer les femmes en difficulté accueillies au sein de cette structure.
Du point de vue du paysage et du contexte environnemental, le parc et le château forment un ensemble à préserver, toute extension visible nuisant à sa qualité architecturale et paysagère.

Afin de regrouper entre elles les grandes entités programmatiques et de faire bénéficier ses habitantes du prestige et du charme d’une telle demeure, la totalité des hébergements a été maintenu au sein même du « château ». Les fonctions annexes prennent place dans une extension semi‐enterrée dans le prolongement du sous‐sol existant, développée autour d’un patio largement ouvert, offrant un compromis entre discrétion dans le site et confort visuel. Enfin, un bâtiment autonome, implanté à proximité du château, regroupe l’ensemble des services administratifs. Construit, à l’image des dépendances du repos maternel gravitant autour du château, en simple rez‐de‐chaussée, son volume est de type « petite maison » avec un toit à double pente et une enveloppe en bardage bois.

Le parti-pris paysager du projet s’appuie tout d’abord sur la structure arborée du parc et l’ouverture visuelle cadrée sous la frondaison des arbres, unifiée par la pelouse.
Pour refermer la perspective vers l’Est et réorienter le regard vers le château et sa nouvelle entrée, de nouveaux arbres de haute tige reprenant les essences existantes, en particulier les chênes et les tilleuls, ont été plantés localement le long de la voirie redessinée. Le sol recouvrant et intégrant l’extension du « château » au parc est couvert d’une prairie fleurie en continuité avec l’existant, qui vient recouvrir les modelés de sol et talus jusqu’au pied du bâtiment où une ceinture basse de vivaces apporte de la lumière. La casquette périphérique de la toiture de l’extension offre un socle au jardin haut et au château. Des plantations de graminées souples et de fleurs, en masse, confortent cet effet de socle, de nuage mouvant et doux. Le jardin haut, déconnecté du parc, acquiert ainsi un statut privé, protecteur, rassurant destiné aux occupants du lieu.