
36 logements collectifs & locaux d’activités









Construction d’un ensemble de 36 logements collectifs familiaux et locaux d’activités à Floirac (33)
maître d’ouvrage Aquitanis OPHLM
maître d’œuvre marjan hessamfar & joe vérons architectes associés mandataires, OTCE bet, Signes paysagistes
mission loi MOP
démarche THPE – Classification H&E profil D
montant des travaux 4 390 000 € ht
surface 3 753 m2 shon
phase livré sep. 2013
photos : Arthur Péquin

Le contexte du projet conduit à prendre en considération plusieurs échelles : l’échelle de la ville, l’échelle de l’appartement et l’échelle intermédiaire de l’espace collectif. En premier lieu, le travail repose donc ici sur la notion de transition urbaine entre de l’habitat individuel groupé au sud du bâtiment et des ensembles plus denses en R+5, plus au Nord dans le quartier de la Libération. Par la segmentation des volumes et l’alternance de vides et de pleins, une échelle usuelle se recompose pour les passants et les locataires en autant d’entités lisibles et identifiables. Ils s’agencent les uns aux autres pour former un ensemble hétéroclite et varié. Mettant en scène la répétitivité de la cellule, l’éventuel effet de masse des barres est ainsi évité.
Ce jeu est une conversation avec le passant, avec l’habitant, il utilise donc les figures usuelles d’une culture urbaine partagée par tous. L’immeuble est ici l’icône d’un immeuble, la maison est ici l’archétype de l’imaginaire collectif, telle qu’un jeu de monopoly la représente. Il importait que la fragmentation et la diversité ne soit factice, qu’elle ne relève que d’un effet de façade, qu’elle ne soit qu’une promesse. Entre les différents volumes habités, les espaces collectifs extérieurs se dessinent, révélant leurs potentiels créatifs et leurs multiples capacités d’usage. Notre attention s’est tout particulièrement portée sur le dessein des espaces de distribution et de circulation. Le cheminement depuis la rue jusqu’à sa porte palière constitue autant d’étape du quotidien qui participe de l’appropriation. Nous avons voulu que les entrées d’immeubles se fassent, non par une porte en rez de chaussée, mais par un glissement dans les interstices entre les fragments. Cela confère ainsi aux espaces de distributions extérieurs et aux coursives, un statut particulier, semi privatif, intimiste et donc appropriable. Depuis l’espace public à l’espace collectif de l’entrée de l’immeuble et puis sur les coursives extérieures telles des venelles arrive l’espace semi privé du palier avant de franchir la porte du privé.
A la manière d’un «millefeuille d’habitats individuels groupés» nous avons opté pour des logements indépendants pouvant chacun bénéficier d’une quadruple orientation et d’un éclairement maximal car mieux réparti. Cela permet de disposer de lumière directe à plusieurs moments de la journée et différente selon les espaces. Les séjours, principaux lieux de vie, sont tous à double voir triple orientation. Au bout de chaque coursive, un rideau de camouflage blanc sépare les terrasses des maisons. Des terrasses qui se sont nichées entre les volumes et qui par un jeu de quinconces, se décalent afin de bénéficier de double hauteur et de lumière. Les espaces extérieurs sont ainsi véritablement appropriables : chacun est libre, sans « vis-à-vis » et sans passage, d’aménager « son espace » comme bon lui semble.



